Un petit tour au Tokyo Anime Fair 2007...
... pour mesurer la dimension industrielle de l'animation japonaise
L'animation nippone, "anime" pour les intimes, est devenue une véritable industrie à visée commerciale mais elle sait malgré tout préserver sa valeur artistique initiale. Telle est la l'impression que l'on ressent après une visite au Tokyo Anime Fair, salon annuel de l'animation japonaise, dont la 6e édition s'est déroulée fin mars à Tokyo.
Cette manifestation, mi-professionnelle, mi-grand public, a une fois de plus mis en lumière la vaste étendue du secteur de la Jap'anime, via les exploitations multi-supports et protéiformes des dessins animés souvent eux-mêmes tirés de mangas archi-populaires.
Lorsqu'il s'est tenu pour la première fois en 2001, ce salon était loin de ressembler à ce qu'il est devenu aujourd'hui. Quelque 100.000 visiteurs s'y sont pressés cette année, en quatre jours, dont seulement deux ouverts au public.
Preuve que "l'anime" nippone, soutenue par l'Etat, connaît un vrai dynamisme qui suscite l'intérêt des foules autant que des professionnels (de l'édition, des médias et d'autres secteurs) japonais et étrangers.
La proximité de l'animation avec les jeux vidéos d'une part et le lien filial avec les mangas d'autre part ne sont pas pour rien dans cet engouement grandissant.
Le regain d'intérêt pour les dessins animés japonais hors des frontières de l'archipel (après une période de mise au ban) donne des ambitions nouvelles aux créateurs locaux. Ces derniers profitent des lettres de noblesse conférées au secteur par les chefs-d'oeuvres du maître du genre japonais, Hayao Miyazaki, à qui l'on doit entre autres superbes créations "Princesse Mononoke", "Le Voyage de Chihiro" ou encore "Mon voisin Tottoro".
A ces facteurs s'ajoute la puissance commerciale des chaînes de télévision japonaises qui investissent des sommes faramineuses dans la co-production de séries qui connaissent souvent un succès impressionnant auprès des publics qu'elles visent.
Contrairement à ce qu'on constate par exemple en France, les productions animées ne sont en outre pas destinées aux seuls publics jeunes, et ne sont pas non plus majoritairement co-financées par des chaînes pour enfants et ados.
Ce sont en effets les poids lourds hertziens publics et privés généralistes, comme Fuji TV, TV Tokyo, Nippon TV ou la NHK, qui mettent la main au porte-feuille et prennent souvent l'initiative d'adapter un manga en animation.
Les séries qui en naissent sont parfois diffusées en troisième partie de soirée (vers minuit) en semaine, prouvant qu'elles ne s'adressent pas aux assidus écoliers nippons, mais à leurs très grands frères et soeurs ou à leurs parents.
C'est par exemple le cas de "Nana", série adaptée du manga éponyme en plusieurs volumes signé par la dessinatrice Ai Yazawa. Cette animation très réaliste conte par le menu les exploits et mésaventures de minettes nippones dans le quartier branché de Shibuya à Tokyo au début de cette décennie.
Il faut plus d'un mois pour réaliser un épisode de 30 minutes et la production mobilise environ 300 personnes selon Morio Asaka, le réalisateur vedette de "Nana" interviewé récemment par l'auteur de ces lignes.
Le producteur de la série, Toshio Nakatani de NTV, également rencontré lors du doublage d'un épisode de la série, n'hésite pas à parler de "nanamania", affirmant que le manga s'est vendu à 30 millions d'exemplaires au Japon (tous tomes confondus), du jamais vu dans la catégorie des mangas pour jeunes filles, selon lui.
La déferlante Nana innonde désormais l'Europe, après s'être un peu apaisée au Japon.
Logique, une série en chasse une autre, et aujourd'hui, même si elle vante encore "Nana", NTV met davantage l'accent sur "Death Note" ou "Solid State Society", et sur son prochain pari estival, "Buzzer Beater".
Les concurrents aussi s'activent pour promouvoir la diffusion de leurs co-prod ou leur sortie en DVD. D'autant qu'avril marque au Japon le début d'une nouvelle année budgétaire et scolaire, équivalent ainsi à la rentrée de septembre en Europe
Les chaînes se battent comme des chiffonniers pour s'arroger les droits des meilleurs mangas et les adapter en série de plus en plus travaillées avec des moyens ultra-ambitieux et tout autant onéreux.
Elles n'hésitent ainsi pas à employer des outils d'effets vidéo et audio numériques très haut de gamme aux tarifs d'achat et d'exploitation exorbitants.
C'est que le public nippon, équipé de TV haute-définition, est fait de connaisseurs habitués aux images époustouflantes et au son multi-canal des films en salle ou des jeux vidéo.
Les producteurs pas regardant rétribuent chèrement les "talento", starlettes du petit écran que chérissent les Japonais,
pour doubler les voix des personnages.
La quête de perfection, condition indispensable mais insuffisante du succès, a toutefois un prix.
Pour rentabiliser leurs super-productions, les chaînes et les studios avec lesquels elles travaillent, comme Madhouse (qui fête ses 35 ans), sont obligés de sur-exploiter leurs produits sous toutes les formes imaginables, y compris à l'étranger.
Le "merchandising" qui accompagne l'animation japonaise est ainsi proprement ahurissant, qui paraît sans limites: produits dérivés en tout genre, fringues, jeux vidéos, version BD pour téléphone portable, films, CD, sans compter des concerts de groupes de rock qui s'inspirent des personnages ou autres évévements promotionnels très courus comme l'est denenu l'Anime Fair.
Mais le commerce ne tue pas la création: la preuve avec les studios Ghibli de Toshio Suzuki et Hayao Miyazaki, qui exploitent aussi à merveille et sans se priver le filon, vendant des milliers de produits dérivés des animations du maître, y compris au Tokyo Anime Fair, sans que leurs créations ne perdent en qualité. C'est même en partie grâce aux sommes ainsi gagnées que ces bijoux existent.
Pour finir, sachez que notre intérêt amusé s'est porté cette année sur un dessin animé tout mignon qui sera prochainement diffusé au Japon, contant les aventures de ... "Kamichama Karyn" (la petite déesse Karyn, excusez du peu!)
Commentaires
On attend la suite....
Souma - 17.04.07 à 02:54 - # - Répondre -
^^
eh ben ça à l'air bien sympathique tout çaa ^^
chinuy - 26.05.07 à 21:58 - # - Répondre -
C'est tellement super tout ca que le papier utilisé pour ça provient de la Tasmanie dont la forêt primaire est rasée à coup de bombe au napalm pour être remplacé par des arbres à croissances rapides ce qui provoque une mort de tous les animaux otoctones car ils ne trouvent plus leur nourriture originelle .
fugu - 30.05.07 à 05:30 - # - Répondre -
les manga sont fait sur du papier recyclés!Et puis essaiyez de vous y interressez un peu avant de critique le manga se n'est pas que dbz et naruto!!!Je vous conseille seiren no moribito, romeo x juliet, claymore, death note...qui sont des séries diffusés dernièrement et d'un très grande qualité!Sinon je crois que fruits basket s'est vendu autant que nana mais c'est hana yori dango qui detienty le palmares des vente de shojo!
hana - 31.07.07 à 08:44 - # - Répondre -