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par Karyn Nishimura-Poupée, correspondante AFP Japon, avec le mangaka japonais J.P.NISHI

Mines urbaines

Chronique hebdomadaire "Live Japon" sur Clubic.com avec le mangaka JP Nishi

Publié par K. Poupée le Lundi 5 Septembre 2011, 19:25 dans la rubrique Consommation - Lu 2123 fois - Version imprimable



Souvent accusée de société de production effrénée, de consommation abusive et de déchets excédentaires, la société japonaise, instruite par la crise et sa dépendance aux autres, apprend désormais à raisonner différemment, à prolonger la durée de vie des petites choses accumulées au fil des années et qu'elle avait tendance à jeter sans scrupules. Elle se rend compte ainsi que les populeuses villes électroniques sont des véritables mines urbaines de matières rares, tout comme le sont les gardes-robes des filles volages, même si cette image horrifie certains (lisez le manga de Taku Nishimura, alias JP Nishi).

Mana01 03092011


Pays dépourvu de ressources naturelles, le Japon est contraint d'importer autant son énergie que les matières premières nécessaires à une production industrielle dynamique, notamment dans le secteur de l'électronique. Or, il se trouve que ce dernier est très gourmand en métaux précieux ou dits rares, des éléments qui ne sont pas nécessairement abondants dans la nature mais dont les gisements ne sont pas totalement exploités et dont les cours flambent.

Parallèlement, le Japon est aussi un des pays où l'on jette chaque année des tonnes de produits électroniques soit disant usés et qui finissent broyés alors qu'ils contiennent des trésors, à savoir les matières recherchées, importées et très onéreuses comme l'or, le cobalt, le lithium, le gallium, etc. Le Japon consomme à lui seul un quart des métaux rares produits dans le monde. Face à ce qui ressemble à un gigantesque gâchis, les autorités nippones semblent décidées à prendre des mesures pour exploiter la montagne de déchets que représentent ces engins mis au rebut, un gisement énorme que l'on surnomme ici « toshikozan », autrement dit, la « mine de ville » ou « mine urbaine ».



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