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par Karyn Nishimura-Poupée, correspondante AFP Japon, avec le mangaka japonais J.P.NISHI

Japon: le porte-monnaie électronique se répand...

... et commence à faire recette

Publié par K. Poupée le Vendredi 21 Juillet 2006, 19:45 dans la rubrique Technologies - Lu 9113 fois - Version imprimable



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Technophiles, les Japonais le sont, et l'auteur de ces lignes s'emploie à vous le prouver à chaque fois que l'actualité lui en donne l'occasion, c'est-à-dire, souvent.



Après vous avoir conduits au salon des télécoms tokyoïte, "Wireless Japan 2006", où l'on vous a fait découvrir en avant-première des produits et concepts avant-gardistes, on vous propose aujourd'hui vendredi 21 juillet 2006 de regarder comment au quotidien, les Japonais adoptent les technologies.

L'un des meilleurs exemples pour ce faire, se trouve dans l'usage croissant du porte-monnaie électronique.




Car s'il est un pays où ce mode de paiement commence à faire recette c'est bien ici.

Il existe au Japon deux grands services de porte-monnaie électronique qui permettent de régler des achats au moyen d'argent virtuel:

EDY (acronyme de Euro Dollar Yen) de la société Bitwallet,



et SUICA (Super Urban Intelligent Card, carte urbaine super intelligente), de la compagnie de chemin de fer de la région de Tokyo, JR Higashi Nihon.




Les deux systèmes s'appuient sur une carte à puce sans contact basée sur la technologie d'identification radiofréquence (RFID) Felica de Sony. Cette dernière a l'avantage d'être hautement sécurisée, très rapide, et de permettre plusieurs types d'usages simultanés. Outre le porte-monnaie électronique, elle est en effet également employée comme ticket de transport, badge de sécurité dans les entreprises ou clef électronique pour les chambres d'hôtels.


EDY, le premier porte-monnaie électronique lancé au Japon en 2001, totalisait mi-2006 près de 20 millions de possesseurs de cartes compatibles.

Il était déjà accepté par 35.000 boutiques au Japon, dont les supérettes AM-PM, les cafés Pronto, les restaurants Mac Donalds, les boutiques de location vidéo Geo ou les salles de jeu Sega, sans compter des distributeurs de boissons. Plusieurs milliers de taxis permettent également depuis le printemps 2006 le paiement des courses par porte-monnaie électronique Edy.



Quant à Suica, qui est d'abord une très populaire carte sans contact de transport, similaire au "pass" Navigo de la RATP, elle utilisée par 17 millions de passagers des trains de JR ou des avions de Japan Airlines sur les lignes intérieures.

Elle permet donc avant tout de payer les trajets et de franchir les portiques d'accès aux quais ou les portes d'embarquement en effleurant un lecteur installé à proximité.



Parmi ces 17 millions de porteurs de Suica, 13 millions disposent d'une carte compatible avec la fonction porte-monnaie. Mi-2006, quelque 6.500 magasins, majoritairement situés dans ou à proximité des gares (qui se comptent par centaines à Tokyo), acceptaient les réglements par Suica. Environ 300.000 transactions sont comptabilisées chaque jour via ce mode de paiement qui équipe aussi les distributeurs de boissons installés sur les quais.


A l'instar de l'argent liquide, le porte-monnaie électronique sert essentiellement à régler les menus achats (journaux, boissons, cigarettes).

Pour ce faire, l'utilisateur doit effleurer avec sa carte un terminal de paiement associé à la caisse enregistreuse du magasin ou du monnayeur dans le cas des distributeurs. Le système est basé sur une carte à puce sans contact lisible à une distance de 0 à 10 centimètres.


La somme correspondante est automatiquement prélevée dans le porte-monnaie électronique préalablement chargé depuis un compte bancaire, ou bien directement sur le compte lui-même en mode différé à règlement mensuel.

Le gain de temps, la disparition de la petite monnaie, l'élimination des erreurs de caisse, la suppression des monnayeurs et la réduction des coûts de maintenance sont les avantages majeurs perçus par les commerçants", selon la société Bitwallet.

Les "konbini" (supérettes ouvertes 24H/24 tous les jours), les restaurants rapides et autres boutiques, qui sont pris d'assaut à l'heure du déjeûner ou en soirée parviennent grâce à la rapidité des transactions par porte-monnaie électronique à diviser par deux le temps de passage en caisse. De fait, ils peuvent ainsi, pour certains d'entre eux, se permettre de réduire le nombre de caisses, donc d'augmenter la surface de vente et d'avoir plus de produits en rayons. In fine, ils en deviennent plus compétitifs.


L'engouement pour EDY et Suica est d'autant plus fort depuis un an que ces deux applications ont pris place à bord des téléphones portables.


NTT DoCoMo a été le premier à proposer ces services, en insérant la puce Felica dans ses terminaux pour les transformer en "osaifu keitai" (le portable porte-feuille). Il a vite été suivi par son rival KDDI, qui, en accord avec DoCoMo a adopté la même dénomination commerciale afin dynamiser l'adoption des fonctions porte-monnaie électronique.


L'avantage de l'intégration d'EDY et Suica dans les mobiles est au moins triple: cela permet de recharger de l'argent directement via un site internet mobile, de consulter à l'écran le solde restant dans le porte-monnaie et enfin de faciliter les achats en ligne en débitant sur la puce, sans saisir le moindre numéro de carte de crédit.

De surcroît, contrairement à ce qu'on pourrait croire, le porte-monnaie EDY est anonyme. Le commerçant ne connaît pas le nom de l'acheteur, juste son numéro de carte EDY. Il peut savoir, grâce à ce dernier, unique, qu'une même personne a déjà fait des achats dans sa boutique, mais sans connaître son identité.

Suica existe quant à elle, soit en version nominative, asssociée à une carte crédit à débit différé, soit en version pré-payée également anonyme.


Avec le porte-monnaie électronique, les paiements en liquide, encore très nombreux au Japon, y compris pour des montants de 400 ou 500 euros, devraient reculer.
Quant aux cartes bancaires traditionnelles ou de crédit (type Visa, MasterCard, JCB ou American Express) elles sont quasiment exclusivement utilisées pour le règlement de sommes plus élevées encore.


De fait, avec la fonction porte-monnaie électronique, les Bitwallet, JR, NTT DoCoMo, KDDI comme les banques visent une manne de commissions prises auprès des commerçants sur les quelques centaines de milliards d'euros que représentent chaque année les micro-paiements de moins de 3.000 yens (25 euros).


La technophilie nippone est donc une affaire potentiellement très lucrative dans une société aussi inventive, consumériste et sûre que l'est le Japon.








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anonyme - 07.11.06 à 08:19 - # - Répondre -

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