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par Karyn Nishimura-Poupée, correspondante AFP Japon, avec le mangaka japonais J.P.NISHI

Le business des objets personnifiés

Chronique hebdomadaire "Live Japon" sur Clubic.com avec le mangaka JP Nishi

Publié par K. Poupée le Mercredi 18 Mai 2011, 12:18 dans la rubrique Consommation - Lu 2190 fois - Version imprimable



Les Japonais sont réputés technophiles, voire gadgetomanes. Ce n'est pas totalement faux si l'on se fie aux apparences. A ces traits du caractère nippon les plus souvent perçus à l'étranger, il faudrait ajouter un autre, plus troublant, celui de l'attachement que portent les Japonais, enfants et adultes, aux personnages emblématiques de mangas et animations ou aux mascottes d'entreprises, organismes ou régions, allant jusqu'à utiliser des produits du terroir transformés en être animés pour promouvoir les spécialités locales.

De la combinaison de ces différents aspects est né un marché gigantesque, celui des produits dérivés des visages de ces héros imaginaires, dont une incroyable collection d'appareils et accessoires électroniques et électroménagers. Forts et fiers du succès de ce type d'engins dans l'archipel, conscients aussi de l'engouement suscité par la culture populaire nippone à l'étranger, les Japonais rêvent d'un « kyarakuta bijinesu » (business des mascottes) mondial. Jean-Paul Nishi, dessinateur japonais qui a publié plusieurs séries de mangas où il brosse le portrait des Français en général et des Parisiens en particulier, doute cependant que, contrairement à ses compatriotes, les « furansujin » soient prêts à acheter un PC, un baladeur, un téléviseur, un téléphone portable ou un appareil photo à l'effigie de ... (lisez le manga !)

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Au Japon, le marché des « kyarakuta » (licences et produits dérivés) affleure annuellement les 2 500 milliards de yens (22 milliards d'euros). Selon une étude réalisée en 2009 par l'institut Yano Keizai, tous les publics adolescents et adultes (hommes et femmes, de 16 à 70 ans) adorent les figurines, dans des proportions certes variables, et sont volontiers acheteurs d'articles afférents. Même chez les sexagénaires, 27 % des hommes et 35 % des femmes ont un petit faible pour un ou plusieurs personnages, pas nécessairement japonais au demeurant. Les commerçants en ligne comme Rakuten ne s'y trompent pas, qui ont des sections spéciales permettant de trouver rapidement tous les produits déclinés d'un personnage donné, en deux temps trois mouvements.

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